Le continent américain aura quatre représentants à Londres : Brésil, Uruguay, Mexique et Honduras. A deux semaines de l’ouverture du tournoi, retrouvez sur Sharkfoot la présentation de ces équipes. En commençant par la petite surprise du chef, le Honduras.
Dans une zone CONCACAF bien moins relevée que sa voisine du sud, on attendait les États-Unis ou encore le Canada pour accompagner l’intouchable Mexique dans la capitale anglaise. Mais au terme d’un tournoi pré-olympique à l’intensité remarquable, c’est bel et bien le Honduras qui a obtenu son ticket. Une phase de poule maîtrisée et une demi-finale au courage conjuguées au raté américain auront suffi à transformer un doux rêve en réalité. Alors penchons-nous sur cette équipe qui aura peut-être son coup à jouer dans quelques jours : son parcours, ses qualités, ses défauts, sa star.
Son parcours : tout commença par un nul miraculeux…
En septembre 2011, la route vers Londres commence pour les pays d’Amérique du Nord, Amérique Centrale et Caraïbes. Pour le Honduras, il faut passer par un tour préliminaire pour atteindre le tournoi olympique. Au programme, une confrontation face à ses voisins du Costa Rica et du Nicaragua. Et le 21 septembre, les deux gros de la zone se neutralisent dans un match superbe.
Alors que les deux équipes sont à égalité 1-1 à la 83e minute, le Costa Rica prend l’avantage… avant de se faire rejoindre dans la minute suivante. Ce match nul, même miraculeux, n’arrangeait pas les affaires honduriennes, puisque le Costa Rica a étrillé le Nicaragua (4-0). Pour se qualifier pour le tournoi pré-olympique, les Catrachos devaient donc l’emporter par 5 buts d’écart face au petit du groupe. Mais impossible n’est pas hondurien, et ceux-ci l’emportent 5-0, éliminant au passage le Costa Rica.
Au tournoi pré-olympique de mars 2012, le Honduras hérite d’une poule abordable, en évitant les États-Unis et le Canada. Malgré une claque reçue face au Mexique (3-0), les Honduriens se qualifient pour les demi-finales en disposant du Pánama (3-1) puis de Trinidad et Tobago (2-0). Dans le même temps, les États-Unis ne passent pas le cap des poules et le Canada et le Mexique s’affrontent en demi, offrant au Honduras la surprise du premier tour : le Salvador.
Ces deux équipes vont se battre avec leurs tripes pour arracher le billet d’avion vers l’Europe. Malgré l’ouverture du score précoce de Lozano (1e), le Honduras est poussé en prolongations (1-1). Rodas lui redonne l’avantage (100e) avant que les Catrachos ne soient de nouveau rejoints 5 minutes plus tard. Finalement, ce même Rodas offre une place en finale et donc aux JO au Honduras en signant le doublé à la 114e. La défaite en finale face au Mexique (2-1 a.p.) restera anecdotique.
Qualités et défauts : un manque de talent compensé par un courage énorme
Ce n’est un secret pour personne, le Honduras ne sera pas l’équipe la plus talentueuse de ce tournoi olympique. Elle devrait d’ailleurs souffrir face à l’Espagne, son adversaire dans le groupe D. Mais à défaut de jouir d’individualités capables de retourner un match, elle peut s’appuyer sur un courage hors-norme. Dans cette campagne de qualifications, elle s’est constamment retrouvée dos au mur. Un match nul arraché dans les dernières minutes face au Costa Rica, l’un des favoris, avant une victoire 5-0 miraculeuse lui offrant la qualification au tournoi pré-olympique pour un tout petit but.
En mars, elle a encore eu le sang-froid nécessaire pour battre Trinité et Tobago (2-0) en poule, alors que tout autre résultat l’aurait éliminé. Et que dire de cette demi-finale où le Honduras fut rejoint deux fois au score avant d’arracher tout de même la qualification à cinq minutes de la séance de tirs aux buts. Enfin, en finale face au Mexique, les jeunes honduriens ont su oublié l’humiliation de leur première confrontation (3-0) et sont passés tout près de l’exploit, s’inclinant en prolongation après avoir longtemps joué à 10 contre 11.
A Londres, ils pourront compter sur cet état d’esprit pour se hisser en quart de finale. Il faut dire qu’à part l’Espagne, ce groupe D est accessible, avec le Japon et le Maroc. Une fois cette qualification obtenue, le Honduras pourrait se frotter à nouveau au Mexique en quart. Une chose est sûre, cette équipe à priori inoffensive pourrait faire quelques dégâts et jouer un rôle d’arbitre pour la victoire finale.
La star : Maynor Figueroa (défenseur – Wigan)
Pas facile de dégager un joueur dans cette équipe. Mais si le Honduras veut réussir un coup à Londres, elle aura besoin de joueurs d’expérience. C’est dans cette optique que Luis Fernando Suárez a décidé de faire appel à Maynor Figueroa. A 29 ans, il fait partie des trois joueurs de plus de 23 ans autorisés dans chaque sélection. A Wigan depuis 2008, il a l’expérience du football européen, puisqu’il a disputé près de 150 matchs avec les Latics. International depuis 2003, il comptabilise à ce jour 85 sélections en équipe A, et aura un rôle de grand frère durant ce tournoi où il devra mener cette jeune et fougueuse génération le plus loin possible. Selon toute vraisemblance, il devrait d’ailleurs se voir confier le brassard de capitaine.
Les 18 Honduriens : José Mendoza, Francisco Reyes – Hilder Colón, Wilmer Crisanto, Maynor Figueroa, Johnny Leverón, Orlin Peralta, David Velásquez – Roger Espinoza, Luis Garrido, Alexander López, Mario Mártinez, Alfredo Mejía, Andy Najar, Arnold Peralta – Jerry Bengston, Eddie Hernández, Anthony Lozano.