Dimanche, au Vélodrome, aura lieu le clasico « à la française » opposant l’Olympique de Marseille au Paris Saint-Germain. Pourtant, rien ne laisse présager que ce qui fût précédemment un choc tant attendu est aujourd’hui devenu presque secondaire dans l’agenda footballistico-médiatique français.
Sommaire
- 1 1/ Match moins important que les années précédentes
- 2 2/ Année post overdose de PSG-OM l’année dernière
- 3 3/ Une sensation d’un David contre Goliath
- 4 4/ Monaco le nouveau concurrent pour la couronne
- 5 5/ Une programmation pas assez sexy, après l’indigestion et avant la crise
- 6 6/ Le vrai rendez-vous, c’est la Ligue des Champions
- 7 7/ La pression des supporters moins importante
- 8 8/ Un respect mutuel entre les deux clubs
1/ Match moins important que les années précédentes
Le public lambda reproche souvent aux médias d’en faire trop sur OM-PSG, et de surexposer le match à la sauce espagnole, façon clasico. La saison dernière, Marseille, qui s’était imposé avec 5 victoires en 5 rencontres lors du début du championnat, recevait le Paris Saint-Germain de la star guignolisée Zlatan Ibrahimovic. Succès assuré.
Depuis 3 à 4 saisons, OM-PSG redevient un choc de premier plan entre équipe visant le haut du tableau de la Ligue 1. Un effet quasi-négatif sur le choc : Durant l’hégémonie lyonnaise, gagner ou non le clasico servait de baromètre pour juger de la réussite d’une saison. Désormais, le match devient un match comme les autres, où l’objectif est d’obtenir les trois points avant de « prendre les matchs les uns après les autres ». Et assurer une place en Ligue des Champions.
2/ Année post overdose de PSG-OM l’année dernière
Un petit détail, mais PSG-OM, à l’instar de son cousin espagnol Real-Barça, est devenu trop fréquent pour être savoureux. En tout cas l‘année dernière, puisqu’il s’en est compté quatre. Petit jeu : essayez, sans tricher, de vous rappeler des scores, de tous les buteurs. *
3/ Une sensation d’un David contre Goliath
Pour la première fois depuis longtemps, un rapport de supériorité-infériorité s’installe entre les deux clubs. Si l’Olympique de Marseille se trouvait souvent favori avant l’arrivée des Qataris en terre parisienne, le PSG peut désormais compter sur ses nouvelles dépenses sur le marché européen et ses recrues internationales (Marquinhos, Cavani, Digne) alors que Marseille se concentre sur le made in France, si possible jeune (Imbula, Mendy, Thauvin). Les montants ne sont pas les mêmes.
La rentabilité non plus. Si le Paris Saint-Germain peut attendre que ses recrues s’installent doucement, avec Marquinhos qui a commencé la saison sur le banc, tout comme Digne, Marseille, lui, doit déjà lancer ses recrues dans le grand bain. Imbula est déjà indispensable. Payet est sur courant alternatif et Mendy paye ses erreurs défensives dues à la jeunesse. Dimanche, une victoire de l’OM serait un exploit contre le grand PSG, même s’il joue à domicile. Une petite révolution qui n’effraie personne.
4/ Monaco le nouveau concurrent pour la couronne
Il faut se le dire, Monaco est devenu le nouveau prince de la Ligue 1. En 2 mois, il a réussi à faire ce que le PSG cherche à faire depuis 2 ans : Fédérer. Le jeu monégasque est léché, apprécié des puristes, et le Rocher s’impose déjà comme un concurrent sérieux à Paris. En quelques semaines, Monaco est passé du modeste promu à l’ambitieux prétendant. La mode est de les suivre, de les scruter. Les articles s’enchaînent. Sportivement, sur les qualités intrinsèques de joueurs comme Moutinho ou la révélation Rivière.
Fiscalement, avec les avantages dont bénéficie le club comparé aux autres clubs de Ligue 1. Et évidemment avec l’arrivée de l’un des meilleurs joueurs du monde, Falcao, il faut le comparer, avec Ibrahimovic, ou Cavani. Gignac (logiquement ?) est exclu de ce duel bipolaire. Et Monaco remplace petit à petit Marseille dans le rôle de outsider dans la ceinture de poids lourd de champion.
5/ Une programmation pas assez sexy, après l’indigestion et avant la crise
Cette date du 6 octobre tombe assez mal pour offrir un choc digne de ce nom. Déjà parce qu’il arrive en dessert, après un OM-Monaco, un PSG-Monaco et une journée de Ligue des Champions, tout en ajoutant une journée de ligue 1 il y a 10 jours. N’en jetez plus, l’indigestion est là. Il est encore trop tôt, forcément, pour parler de choc décisif pour le titre. Alors si un mauvais résultat n’est pas éliminatoire, le match devient-il crucial ?
Octobre, c’est aussi, si l’on veut être superstitieux, c’est aussi le mois où le PSG marche bien, avant la désormais fameuse « crise de novembre ». Un clasico en novembre, c’est s’assurer du spectacle. Paris pourrait-il se sublimer, ou alors couler et s’enfoncer dans la crise ? Impossible de le savoir, le calendrier ne nous offrant pas ce petit frisson cette saison.
Dernier point calendrier : La mauvaise posture de l’équipe de France, et son futur barrage à venir pour atteindre le Brésil. Certes secondaire si la décision ne se fera que dans un mois, mais l’événement est assez important pour faire de l’ombre au clasico.
6/ Le vrai rendez-vous, c’est la Ligue des Champions
Pour les deux clubs, il s’agit d’un match parmi les autres, ou plutôt d’un match aussi important au précédant. Tout simplement parce que la Ligue des Champions est passée par là cette semaine, avec un déplacement éprouvant pour l’Olympique de Marseille à Dortmund, et la réception de Benfica pour le Paris Saint-Germain. Tous les voyants sont au vert pour les Parisiens et leur victoire 3-0 contre leur adversaire pour la première place du groupe.
Il s’agissait du match le plus important de la semaine, et le test a été réussi. Pour les Olympiens, la défaite de mardi soir (3-0) fera mal sur les têtes, dominés par une équipe ultra-séduisante. Impossible de tirer un trait si tôt dans la compétition, et dans un groupe aussi prestigieux. L’influx nerveux de ce type de rencontre est difficile à reproduire, bien qu’il s’agisse d’un clasico. Pour Paris, la première place de son groupe sera l’objectif. Tous les yeux seront fixés sur cette rencontre, impossible de faire une impasse ou d’espérer un joker.
7/ La pression des supporters moins importante
Lors des dernières années, le clasico était source de problème entre supporters, et les déplacements ont été interdits. Tout est rentré dans l’ordre et de nombreux fans parisiens pourront assister à la rencontre dans le parcage dimanche soir.
Le hic ? Un déplacement hors de prix (150 euros) qui risque de repousser par mal des aficionados qui auront sans doute déjà payés une place pour la réception de Benfica. Coté phocéen, le stade est plein. Mais avec la rénovation du stade (42000 places uniquement pour l’instant) il ne devrait pas résonner comme à l’accoutumée. Pour une ambiance fournie dans un stade terminé à 100%, il faudra revenir l’année prochaine.
8/ Un respect mutuel entre les deux clubs
Di Meco. Fiorèse. Ravanelli. De nombreux joueurs ou matchs ont incarné la rivalité OM-PSG. Mais qu’en est-il en 2013 ? Le PSG, avec sa colonie de joueurs étrangers, ne connait pas la rivalité. L’OM, de son coté, possède des recrues qui n’ont pas forcément une haine de la capitale. Payet a failli rejoindre le club il y a quelques années.
Imbula a avoué être fan du PSG étant petit, alors que Thauvin aurait été aperçu avec un maillot parisien. Des exemples secondaires certes. Mais selon certaines rumeurs, des joueurs du PSG (Chantôme, Gameiro, Jallet) aurait été proposé à l’OM lors du dernier mercato estival. Preuve que la relation entre les deux clubs est loin d’être ombragée. Mais y aura-t-il une saveur particulière à ce clasico, et un engagement digne de glorieux passé ? Rien n’en est moins sûr.